J'ai fini ce livre hier soir après un mois de lecture, et oui je lis doucement, cela me donne le temps de digérer chaque passage, d'en tirer des émotions et de mieux comprendre ce que veux nous faire partager Maxime Chattame. Après "digestion" de cette guerre, il est vrai que nous occidentaux avons comme référentiel la dernière guerre mondiale, mais il serait intéressant que des orientaux lisent le livre pour savoir à quoi fait référence pour eux cette guerre, qui n'est pas nommée ni positionnée dans le temps. Pour moi, cette guerre n'est importante que pour faire ressortir les horreurs faites par le tueur. Ces meurtres sont plus odieux que les barbaries des guerres.
Nous vivons, dans ce livre, constamment entre le mal et le bien, une sorte d'équilibre fragile. Celui de la guerre, celui de l'enquête de la PM mais également celui qui chaque jour est en nous et guide nos actes. Je trouve particulèrement réussi les conclusions des derniers chapitres liés à l'introspection des deux principaux protagonistes que nous sommes amenés durant le livre à soupçonner. C'est cela, pour moi, la pierre centrale du livre. La recherche de la "vérité" de soi.
Les meurtres ne font partie que du "décorum" de l'enquête, et cela facilite l'introspection de chacun de nous lecteur de ce funèste ouvrage. Chacun veut comprendre l'autre et désire ce comprendre soi-même. Il n'y a nul besoin de suivre l'auteur des meurtres, il est à l'identique d'Ann, Freewin ou Matters sauf que lui est juste passé de l'autre côté. Il a commençé par un meurtre, puis deux, puis trois, sans ne plus jamais s'arrêter tant le plaisir devenait grand, tout en peaufinant son "savoir-faire" son "art".
Maxime renoue superbement bien avec les tueurs en série en faisant passer un maximum d'émotions et une analyse fine et intéressante sur le comportement de chacun de nous. Et n'oublions pas que dans ce monde nous sommes toujours le prédateur de quelqu'un, voire de soi-même.