La section de recherche de Paris est aux prises avec plusieurs meurtres atroces : même avec toute la technologie et les avancées scientifiques aux services de l'investigation, l'enquête piétine car il n'y a aucun indice ni aucune piste.
Les enquêteurs demandent de l'aide à un éminent criminologue afin d'avoir un oeil neuf et peut être ouvrir une voie vers une piste si infime soit elle. Malheureusement, les morts s'accumulent et il semble que l'hémorragie s'étend à l'Europe telle des ricochets sur une flaque d'eau.
Le début est très lent mais également très dense. Il y a beaucoup d'informations à assimiler, beaucoup de détails sur les corps, les circonstances de leurs découvertes. On n'a pas l'impression d'avancer beaucoup et voire même qu'il ne se passe pas grand chose. Mais l'auteur nous livre les indices au compte goutte et on est frustrés au même titre que les enquêteurs, on suit leur cheminement et sans qu'on s'y attende, l'auteur nous met un coup derrière la tête.
Comme à ses débuts, l'auteur étudie l'homme dans ce qu'il a de plus mauvais en lui, dans ce que nous avons tous en nous. Cette violence, cette bestialité que l'homme a su domestiquer, canaliser au fil des millénaires mais qu'une éducation, un mode de vie peut faire ressurgir en pleine puissance.
Les personnages sont attachants, cette enquête va leur faire mal au moral, aux tripes, à leur vision du monde et de l'homme. Il y a un personnage que je n'ai pas saisi c'est Richard Mikelis, on ne sait rien de lui sauf que le mal, il connait, comment, pourquoi, il a cette aura de mystère autour de lui.
Les lieux ont aussi beaucoup d'importance et donnent une impression encore plus oppressante s'il en est.
Maxime Chattam signe un roman très fouillé, très documenté qui n'est pas sans rappelé l'âme du mal et des petits clins d'oeil à sa bibliographie sont disséminés au fil des pages. C'est à la fois fascinant d'imaginer ce que l'homme est capable de faire (en même temps entre fiction et réalité, il n'y a qu'un pas). Thomas Hobbes disait :"l'homme est un loup pour l'homme". Il ne pouvait pas mieux dire.