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Blacksad, de Canales et Guarnido

MessagePosté: Mer Nov 16, 2005 2:08 pm
de Fabien
Un petit trésor qui fait l'unanimité

Attention chef d'oeuvre!!! Cette BD est une beauté! Une perle dans l'énorme production que l'on voit s'étaler sur l'étalage de notre libraire préféré. Mais essayons de de faire une critique modérée de ces albums.

Le héros est un chat noir, détective privé. Tous les personnages sont des animaux. C'est un peu le même principe que Walt Disney mais avec une petite différence. En effet, ici, le dessinateur n'oublie pas que ses protagonistes sont des animaux. Du coup, il le reflète dans le dessin à  travers le mouvement et les réactions des protagonistes.
Le second tome a un le prix du Meilleur Dessin à  Angoulême 2004, c'est pas un hasard Les personnages sont rendus crédibles. On oublie que l'on a affaire à  des animaux à  taille d'homme.


Le héros, donc, est un privé. Un privé à  la Mike Hammer. Du coup, on droit à  des répliques cinglantes et bien drôles. Dans le premier tome, il enquête sur le meurtre de l'une de ses ex. Alors que, dans le second, il recherche une petite fille qui a disparue et dont le seul crime est de naître noire dans un quartier dirigé par la terreur par un groupe d'albinos.
Les histoires ne sont pas d'une originalité manifeste (quoique...) mais la force provient du découpage. Faut préciser que le dessinateur, espagnol tout comme l'auteur, est un ancien de Disney. Du coup, il connaît l'idée de mouvement qui doit se dégager d'un dessin.

Finalement, en lisant ces BD, vous lirez un bon polar à  l'ancienne. Un bon moment de lecture vous attend. C'est véritablement une des meilleures BD que j'ai été amené à  lire.

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MessagePosté: Sam Nov 19, 2005 4:40 pm
de stfoch
Bravo Fabien car effectivement cette bd est plus un polar à  la "Bogart" avec une ambiance sombre relever par des dessins qui touchent le grand art l'une des meilleurs séries actuellement

Pour les amateurs de dessins de qualités et de BD, je vous conseille également "La vengeance du comte Skarbek" de Rosinski de vrais tableaux sortie le 18 novembre comme "Blacksad"

MessagePosté: Lun Nov 21, 2005 1:59 pm
de Fabien
Merci bien!
Je me sentais seul quand même! c'est vrai que c'est une habitude à Â  prendre lorsqu'on parle BD! Mais quand même!.... :wink:

MessagePosté: Lun Jan 30, 2006 2:47 pm
de Fabien
A noter que cette série a eu le prix de la meilleure série a Angoulème ce week-end

MessagePosté: Mer Fév 15, 2006 5:56 pm
de claire_redfield
J'adore cette bd !!!!!!!!

Le dessin est d'une force rare, chaque personnage crève le papier, et même si les histoires sont assez convenues, le trait et les couleurs sont fantastiques . Mention spéciale à  âme rouge, d'une part pour son histoire quelque peut "historique" et pour 1 vignette sublime, celle du taureau en plein discours : E-NOR-MEUH !

MessagePosté: Mer Mai 10, 2006 10:29 am
de claire_redfield
Outre les 3 "tomes" parus jusqu'à  maintenant, il existe également des "hors séries".... La série a obtenu le Prix de la Série du festival d'Angoulême 2006

Petit résumé des enquêtes de Blacksad ...

Blacksad, tome 1 : Quelque part entre les ombres :
"Il y a des matins où l'on a du mal à  digérer son petit-déjeuner. Surtout si on se retrouve devant le cadavre d'un ancien amour." Dès la première case, le ton est donné. Nous sommes dans un polar. Avec les ingrédients habituels : un meurtre, une grande ville américaine rongée de l'intérieur, une belle poupée salement amochée. Jusqu'au détective privé - un chat baptisé Blacksad - qui contemple, désabusé, l'agitation de la grande ville en soulevant légèrement le store.

Blacksad, tome 2 : Arctic-Nation: Après sa première enquête de laquelle il ne sort pas totalement indemne, Blacksad ne croyait pas rempiler aussi rapidement. Cette fois tout débute par la découverte d'un homme trouvé pendu en pleine ville, devant une foule sous le choc. Pour quelle raison ? Rapidement les soupçons se portent sur une organisation extrémiste - Arctic-Nation - constituée de fanatiques avec, à  sa tête, un ours blanc nommé Karup. Celui-ci - entouré d'animaux blancs comme des hermines, renards polaires et autres hiboux blancs ! - prône un ordre nouveau et fustige les hommes - pardon, les animaux ! - de couleur. Et Blacksad n'est-il justement pas un chat noir ? Celui-ci mène son enquête et découvre, en compagnie d'un journaliste facétieux (une fouine, bien entendu) une sombre histoire familiale. Persuadé que l'enlèvement d'une petite fille a un lien avec cette histoire de meurtre, Blacksad va aller de surprises en surprises.

A noter : Cet album a recu le prix du meilleur dessin au festival d'Angoulême 2004

Blacksad, tome 3 : à‚me rouge : Finances et moral au plus bas, Blacksad est à  Las Vegas où il travaille pour le compte d'un joueur fortuné. Pourtant une rencontre inattendue va bousculer sa nouvelle vie : un ami, Otto Lieber, scientifique de haut rang, est de passage dans la ville où a lieu une conférence sur le nucléaire. Les deux hommes réussissent à  se voir et les souvenirs remontent à  la surface… Otto semble avoir une vie passionnante malgré l'excentricité de son “bienfaiteurâ€

MessagePosté: Mer Mai 10, 2006 10:36 am
de Fabien
Claire Redfield a écrit:Blacksad : L'histoire des aquarelles :Pour le privé John Blacksad,l'Amérique des années 1950 est un vrai roman noir. " Black is black " ? La lumière et les couleurs leurs jaillissent pourtant sous le trait du dessinateur, Juanjo Guarnido. Des aquarelles de toute beauté, au charme presque félin, divulguées dans les trois enquêtes de Blacksad. Mais ces aquarelles ont elles-mêmes leur propre histoire présentée dans cet ouvrage exceptionnel qui réunit les " roughs ", ces dessins préparatoires que l'auteur réalise avant de finaliser chaque planche. Junajo Guarnido nous raconte ici l'histoire de ses aquarelles...


Dont voici la couverture :wink:
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MessagePosté: Mer Mai 10, 2006 10:39 am
de Fabien
C'est bien simple! Chaque planche de Juanjo Guarnido est un tableau de toute beauté. C'est un vrai régal des yeux.

MessagePosté: Mer Mai 10, 2006 11:03 am
de athanagor
Le hors-série "si c'était un film" est introuvable !!!
J'ai cherché, cherché, cherché... c'est introuvable !!!
Et sur ebay, les enchères démarrent à  150 euros !!! La folie !!! Surtout qu'elle coute 40 euros à  la base !

Cette bédé est un pur chef d'oeuvre.
L'histoire des aquarelles, est un hors-série sublime dans lequel les doutes et les certitudes du dessinateurs son racontés par Guardino lui-même...

Attention : ça frise le génie ! (ah, on vient de me dire à  l'oreillette, que non, ça venait de dépasser le génie...)
Et pour tous ceux qui veulent allier la bédé à  du polar (le polar noir des années 50), foncez !!!
J'avais déjà  fait l'éloge de cette bédé, sur les rivières ! Et je suis ravi de découvrir qu'on en parle ici ! Ces auteurs le méritent !
Ame rouge est une histoire excellente.

MessagePosté: Jeu Mai 11, 2006 8:26 am
de Eska
C'est vrai que c'est assez sympa à  lire, on ressent bien l'ambiance sombre et même très connotée du polar à  la "Bogart " comme disait Stfoch...

En somme, de belles images, une aventure trépidante, on s'y croirait vraiment, et ça se dévore.... :P

Merci encore Matéo et Phig pour le tome 1 :bisous: je vais peut-être m'acheter les autres à  l'occasion unn de ces quatres..... :roll:

MessagePosté: Jeu Mai 11, 2006 8:40 am
de Murmure
de mon coté j'avoue que je suis assez impressionné par la sensualité des personnages !!
Je n'aurais pas cru que le regard de certains félins puissent être aussi ... séduisant :amour:

Et les méchants sous forme de rat et autres sauriens ... rhaaaaaa lovely !!

MessagePosté: Ven Jan 11, 2008 3:48 pm
de Phigaro
Source : http://www.blacksadmania.com/

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En l’espace de trois albums, Juanjo Guarnido a fait une entrée fracassante dans le monde de la bande dessinée avec Blacksad.
C’est pourtant une nouvelle facette de son talent que les lecteurs découvriront en janvier avec la parution du premier volume de Sorcelleries – sur un scénario de Teresa Valero –, qui s’adresse à un public plus familial.

Interview Juanjo Guarnido

Question inévitable : pourquoi une nouvelle série plutôt qu’un Blacksad ?

J’avais une profonde envie de réaliser quelque chose pour les enfants, y compris mes propres enfants, c’est aussi simple que ça !
Et puis il y avait cette volonté de faire une série d’humour, de changer de registre, de style graphique : c’est quelque chose de légitime pour un dessinateur de vouloir expérimenter autre chose et de ne pas se sentir prisonnier d’un style, c’est en tout cas mon sentiment.

Cette série s’adresse à des enfants mais aussi à des adultes : il y a beaucoup de second degré…

Absolument, il y a en fait un double niveau de lecture qui fait que Sorcelleries s’adresse aux enfants mais aussi aux parents.
En cela, c’est une série familiale.

Il y a par exemple cette vision assez caustique – tout en restant drôle – du consumérisme.

C’était amusant de mettre en parallèle le monde rustique, presque archaïque, des sorcières – notamment des trois vieilles sorcières qui ont les rôles principaux – et celui qu’incarne le personnage de Rex, symbole de la société de consommation.
Mais ce n’est pas une série à message, il y a juste un regard porté sur notre monde et ses dérives, sur le degré de bêtise que l’on est capables d’atteindre.
On en rigole ouvertement, d’autant que la confrontation des deux univers servait parfaitement ce propos.

Sorcelleries était d’abord un projet d’animation ?

Oui, c’était un projet destiné à devenir un dessin animé et, comme souvent, c’est resté dans un tiroir.
Quand la scénariste, Teresa Valero, m’a fait lire ce scénario, elle l’avait adapté pour la bande dessinée.
Teresa avait en effet fondé un studio d’animation à Madrid avec Juan Díaz Canales, le scénariste de Blacksad – qui, depuis, est devenu son mari – et avait envisagé Sorcelleries en animation dans un premier temps.
Après l’arrêt des studios Tridente, elle a donc retravaillé le projet tout en sachant que j’avais cette envie de m’adresser à un lectorat plus jeune. J’ai adoré ce scénario qui m’a fait rire comme si j’étais un enfant !
C’était le projet rêvé pour moi et c’est comme ça qu’on s’est lancés dans l’aventure.

Teresa a elle-même des enfants…

Deux filles et bientôt un garçon, ce qui fait qu’elle ne pourra malheureusement pas se rendre au festival d’Angoulême au moment de la sortie du premier titre.

Ton expérience dans l’animation, chez Disney, aurait-elle eu une influence sur ton désir de faire quelque chose pour de plus jeunes lecteurs ?

En fait, je ne pense pas, en tout cas pas consciemment.
C’était une envie indépendante de mon parcours d’animateur chez Disney.
Cela peut paraître simpliste mais j’avais vraiment cette envie de m’adresser à des enfants et de les faire rire (il insiste sur ce mot).
Si les lecteurs s’amusent comme j’ai pu moi-même rire, parfois aux éclats, en découvrant le scénario, ce serait extraordinaire !

Et ce rire est souvent provoqué par ton dessin particulièrement expressif.
Très souvent, on entend dire que le dessin réaliste serait plus “facile” que le dessin d’humour.
Tu es passé de Blacksad, avec un dessin réaliste et une mise en couleur à l’aquarelle, à un dessin d’humour plus dépouillé : le passage a-t-il été délicat ?


C’est plus compliqué que ça car je n’ai pas découvert le dessin d’humour avec Sorcelleries, l’expérience accumulée dans l’animation m’avait par exemple donné des bases.
Et puis la technique et la méthode sont différentes entre Blacksad et Sorcelleries.
Je ne rentrerai donc pas dans le jeu de la comparaison, en revanche, je sais que j’ai dû lutter contre la tentation, presque l’instinct, de faire du dessin trop élaboré.
Il fallait simplifier, aller à quelque chose de plus direct, y compris dans le découpage et la mise en scène.
L’un de mes paris était aussi de provoquer l’amusement voire le rire par le dessin, ce qui est très compliqué.
Un superviseur d’un studio d’animation m’avait dit un jour : “Tu possèdes un dessin assez drôle pour un dessinateur réaliste.”
Cela m’avait fait réfléchir.
Je suis admiratif devant le travail de certains, comme Uderzo, qui arrivent à provoquer le rire sur la base d’un dessin, dans la situation donnée par le scénario, cela va de soi !

Dans la scène finale de la fête, tu t’es amusé à croquer des tas de personnages totalement irrésistibles.

Il faut dire qu’il y a des tas de clins d’œil avec des personnages extravagants, parfois réels d’ailleurs, donc c’était un peu “facile”.
J’ai souvent eu des discussions avec des illustrateurs, notamment dans l’animation, à propos des particularités, des détails au niveau du graphisme et de l’animation qui font le charme, “l’appeal” d’un personnage.
Comment se fait-il que les personnages de Dingo, Donald, Kermit la grenouille ou la Panthère rose soient aussi drôles ?
C’est très subtil et fascinant à analyser, comme les yeux, la silhouette, etc.
J’ai par exemple un gros faible pour le personnage de Cookie Monster.
Je trouve incroyable comment, d’une marionnette si simple, on arrive à tirer tant de personnalité rien que par le timing de son jeu d’acteur et son déroutant jeu de pupilles !
Je l’ai d’ailleurs intégré discrètement dans Sorcelleries…

On sent ce plaisir que tu as eu à dessiner Sorcelleries…

Bien sûr, parce que cela s’est fait de façon légère dans le bon sens du terme, j’ai eu un vrai plaisir à dessiner plus “simplement” et puis je me suis attaché aux personnages, il y avait un côté tout à fait jubilatoire à les dessiner !

Aurais-tu réalisé cet album avec une âme d’enfant ?…

Durant ma jeunesse, j’ai eu cette chance de pouvoir lire des tas de bandes dessinées.
Maintenant que je suis devenu auteur, j’essaie de garder cet état esprit d’enfant, cet appétit de lecture et de création.

Tu es vraiment exigeant avec toi-même, on sent que tu as du mal à te satisfaire de ton travail.

Comme le rappelait Pascal Rabaté, quand on revient sur ses planches, on ne voit plus que les défauts !
C’est l’équilibre délicat entre le plaisir de dessiner et la conscience de ne pas toujours être à la hauteur de son envie…
Mais à un moment donné, il faut être indulgent avec soi-même !

Avec Sorcelleries, tu as changé de technique de mise en couleur, passant de l’aquarelle à l’ordinateur.
Et tu es venu pendant deux mois tous les jours – parfois le week-end ! – réaliser tes couleurs sur ordinateur au studio Dargaud.
Comment as-tu vécu cette expérience ?


Au niveau de la technique, je possédais des rudiments sur la mise en couleur à l’ordinateur – cela ne m’a pas empêché “d’embêter” les graphistes du studio, qui m’ont parfois bien aidé ! – et je me suis remis dedans parce que cette technique était plus appropriée au projet.
Le fait de venir chez Dargaud de cette manière m’a un peu rappelé l’époque où je travaillais en studio.
Il y avait un vrai plaisir à l’idée d’y venir chaque jour, de déjeuner avec les maquettistes, bref, d’avoir un échange, même si j’essayais de ne pas les déranger…
Encore merci à eux : vous avez été adorables !

Les auteurs étaient parfois surpris de te voir travailler au studio Dargaud…

Oui, c’était assez amusant, à plusieurs reprises on me présentait comme le nouveau stagiaire, c’était le running gag ! (Rire.)

Ressens-tu un peu d’appréhension avant la sortie de Sorcelleries ?

Alors là oui, indéniablement.
J’essaie de ne pas trop y penser mais bien sûr, je me demande comment les lecteurs vont accueillir l’album, je mentirais en disant l’inverse.
Depuis le départ, on savait que l’on prenait un risque, surtout que Blacksad a la chance de connaître un vrai succès et là, on repart à zéro. J’ai conscience que le nom des auteurs sur une couverture ne veut pas dire grand-chose à part quelques rares exceptions, d’ailleurs les univers de Sorcelleries et de Blacksad n’ont rien à voir, on ne trompera pas les lecteurs avec ça.

Sorcelleries n’aura sans doute pas le même traitement médiatique que Blacksad, il a moins un profil de “livre à prix”, ne serait-ce que parce que c’est de l’humour et que vous vous adressez à un lectorat plus jeune…

Sans doute, mais notre seul souci est de toucher les lecteurs, de les faire rire comme nous avons pu rire en le réalisant : c’est ça la plus belle des récompenses, ça vaut tous les prix.

Quid de Blacksad ?

Il reviendra, évidemment. Je vais enchaîner trois albums de Sorcelleries (il y en aura deux en 2008, NdlR) avant de revenir avec beaucoup d’envie à Blacksad.
J’ai conscience que les lecteurs devront attendre : un peu de patience...

François Le Bescond

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Planche du Tome 1 Sorcelleries - Le Ballet des Mêmes - Dargaud 2008 - Guarnido/Valero

MessagePosté: Lun Fév 11, 2008 9:17 pm
de Phigaro
Pour celles et ceux qui sont de la région et que cela interresse :

Dédicace Juanjo Guarnido le jeudi 14 Février 2008

Rencontre & signature avec le dessinateur de Blacksad et de Sorcelleries
à partir de 15h au :
restaurant le Cinq
5 place Lavalette
Grenoble

MessagePosté: Ven Mar 07, 2008 11:48 pm
de starter
Guarnido est gage de qualité artistique. Ce qu'il fait est toujours superbe et collant toujours au scénario et à l'ambiance.

MessagePosté: Dim Sep 19, 2010 12:58 pm
de bru74
pour information, Blacksad, Tome 4 : L'enfer, le silence
est sortie le 18 septembre

voici quelques images pour ceux que ça interesse:
http://www.amazon.fr/gp/product/images/2205063138/ref=dp_image_z_0?ie=UTF8&n=301061&s=books