On se lie à ce personnage, sa détresse.
On s'interroge avec lui sur les raisons de sa "transparence", de sa disparition.
On pense science-fiction, fantastique. Puis la révélation nous prend en pleine tête. Si évidente, si forte, et qui "explique" malheureusement toutes les réactions.
Maxime ré aborde ici un thème très présent dans ses derniers textes : l'impact du numérique sur notre vie. Notre "soumission" à lui. On le voyait évidemment dans "Genèse", il réapparaissait dans "L'appel du Néant".
Ici, se pose une question qui fait pour moi la force de ce texte (en plus du choc provoqué par la révélation finale) : cet homme, a priori sain d'esprit, lucide, bien intégré dans notre société, est-il devenu sans-abri du fait de son éloignement de ce monde numérique, ou le cheminement s'est-il fait dans l'autre sens ?
Est-il épargné par cette mode du fait de son statut à part, du manque d'argent, etc, ou bien notre société l'a-t-elle rejeté du fait de son état d'esprit ?
Le personnage évoque dans le texte que le monde tente de le faire disparaitre, afin qu'il ne soit pas le grain de sable dans le rouage de notre société mécanisée. Comme l’homme ne peut disparaitre si facilement qu'il semble le croire au début (s'effaçant pour n'être qu'un fantôme), la marginalisation est-elle sa solution pour l'écarter s'il ne suit pas le chemin établi ?
Nous n'en sommes heureusement pas là, et une personne peu portée sur les écrans peut très bien survivre dans notre monde, mais l'absence de temporalité à cette histoire pose la question de notre monde dans les années à venir, et de l'impact toujours croissant de ces technologies sur ceux-là même qui y résistent. Cela restera-t-il possible ?
Bref, une nouvelle bouleversante de force et de simplicité, qui nous rappelle aussi à un besoin d'humanité pour toutes ces personnes laissées sur le carreau par notre monde.
Ne les laissons pas disparaitre.
Ne voyons pas à travers.