Styx a écrit:bon les p'tits loups on se calme et on retourne au rugby pour ce soir hein
Je suis calme, demande à ceux qui me connaissent, je suis juste aussi passionné sur le net que dans la vie. Ce n'est pas pour ça que j'ai des envies de meurtres parce qu'il ya débat d'idées. J'adore les débats, c'est pour ça que je lance celui ci. C'est toujours enrichissant de voir comment les autres se situent par rapport à ce qu'ils lisent. De constater à quel point ils arrivent à prendre du recul sur ce qu'un roman contient.
À mon humble avis, c'est toujours important d'avoir l'honnêteté de dire à un auteur que l'on adore quand on pense qu'il cède à la facilité. je parle bien de facilité, c'est la pire chose qui peut arriver à un auteur de thriller, quand il ne parvient plus à suggérer et qu'il cède à la facilité de jouer la carte voyeurisme. J'ai continué à lire les romans de Gilles Caillot parce que je savais qu'il avait mis la holà sur ce genre de passage. J'ai d'autant plus apprécié la suite. Chacun ses gouts finalement.
Ça ne m'empêche halluciner quand je vois que des lecteurs collent un 10 sur 10 à l'Ange du Mal, (en sachant que ça correspond à Chef d'œuvre dans le système de notation de la base de donné Polars Pourpres, et je ne parle pas du travail honteux de l'éditeur sur la forme du roman).
C'est peut être ce genre d'échange qui me fait prendre conscience que l'on ne cherche pas la même chose dans un roman : quand je lis quelqu'un prétendre que la nouvelle de MC est à son avis, la meilleur du recueil, soit j'ai l'impression qu'on ne lit pas de la même manière et surtout, que certaines personnes se dopent à des trucs bien cradingues quand même.
Ce que je veux dire encore (je sais, je suis bavard) c'est qu'il n'ya pas besoin d'en arriver là pour raconter des histoires fun. Et le contexte du recueil est parfait pour ça, puisque Maxime Chattam a 7 de ses confères qui lui prouvent alors qu'ils sont partis de la même phrase de départ.
Quand l'auteur termine sa trilogie et qu'il surprend son monde en faisant le Sang du Temps, je suis de ceux qui ont félicité Maxime pour son choix, pour avoir osé, pour avoir tenté autre chose. Mais c'était dans le contexte du raconteur d'histoire.
Je lis un livre parce que je veux que l'on me raconte une histoire. Pas une histoire qui va me donner la gerbe. Si je veux triper sur du gore morbide et dépravé, je me trouve un pote médecin légiste et je lui demande de me faire lire des rapports d'autopsie.
C'est pour ça que l'on aime lire du thriller. Pour la surprise et l'intrigue.
Là, en écrivant tout ça, je repense à la Ligne Verte de Stephen King. Je fais parti des veinards qui ont lu ça dans sa première édition, c'est à dire épisode par épisode. Et il y a un moment dans le livre qui m'a tellement bloqué, que j'ai refermé le livre pendant quelque secondes, tellement j'étais sonné : c'est quand le gardien chef par à la rencontre d'un journaliste, qui papote avec lui dans le jardin et que ce dernier , tout en racontant le dramatique accident qui est arrivé à son enfant, l'appel. On découvre au même moment, le fin mot de l'accident et les blessures du gamin. King, en une scène, et sans racoler, arrive à me suggérer une image tellement effrayante, que je me suis pris une claque.
Le thriller pour moi, c'est l'art de suggérer sans trop en montrer.
C'est juste mon avis hein, mais ça vous donne une idée de ce que je cherche dans un livre. Je veux que l'on me suggère des images, pas que l'on me foute la tête dans un sceau de viscères.