de Euterpe » Mer Juil 09, 2008 8:37 am
Voici un petit texte que ma tante m'a envoyé, j'avais envie de vous le faire partager...
SOMMES NOUS DÉJA A MOITIE 'CUITS' ?
par Olivier Clerc
Olivier Clerc, écrivain et philosophe, a envoyé ce petit conte d'une grande richesse d'enseignement.
Il s'agit du principe de la grenouille chauffée.
Imaginez une marmite remplie d'eau froide dans laquelle nage tranquillement une grenouille. Le feu est allumé sous la marmite, l'eau chauffe doucement.
Elle est bientôt tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue à nager.
La température continue à grimper. L'eau est maintenant chaude. C'est un peu plus que n'apprécie la grenouille, ça la fatigue un peu, mais elle ne s'affole pas pour autant.
L'eau est cette fois vraiment chaude. La grenouille commence à trouver cela désagréable, mais elle s'est affaiblie, alors elle supporte et ne fait rien.
La température continue à monter jusqu'au moment où la grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir.
Si la même grenouille avait été plongée directement dans l'eau à 50°, elle aurait immédiatement donné le coup de patte adéquat qui l'aurait éjectée aussitôt de la marmite.
Cette expérience montre que, lorsqu'un changement s'effectue d'une manière suffisamment lente, il échappe à la conscience et ne suscite la plupart du temps aucune réaction, aucune opposition, aucune révolte .
Si nous regardons ce qui se passe dans notre société depuis quelques décennies, nous subissons une lente dérive à laquelle nous nous habituons.
Des tas de choses qui nous auraient horrifiés il y a 20, 30 ou 40 ans, ont été peu à peu banalisées, édulcorées, et nous dérangent mollement à ce jour, ou laissent carrément indifférents la plupart des gens .
Au nom de la réforme et de l'optimisation (pour qui ? pour quoi ? on ne se le demande même plus), lentement et inexorablement, la personne devient le moyen et la production le but: on ne produit plus pour vivre, on vit pour produire. La situation économique se tend, les dettes s'accumulent, le devoir d'effort se substitue à nouveau à la recherche du bonheur(comme au XIXème siècle), les atteintes aux libertés se multiplient avec la complicité constante des victimes, ignorantes ou démunies. Les noirs tableaux annoncés pour l'avenir, au lieu de susciter des réactions et des mesures préventives, ne font que préparer psychologiquement la foule à accepter la décadence, la fin de plusieurs siècles de progrès, les catastrophes annoncées, en se gavant de variétés et de sports pour oublier. Tout ça pourquoi ? Pour qui ? On ne se le demande même plus. Les privilégiés eux-mêmes sont victimes de cette folie, ils passent leur temps à surveiller leurs arrières et à craindre les coups bas.
Alors si vous n'êtes pas, comme la grenouille, déjà à moitié cuits, donnez le coup de patte salutaire avant qu'il ne soit trop tard !
"Hier est derrière, demain est un mystère, mais aujourd'hui est un cadeau : c'est pourquoi on l'appelle présent."