Chat sur le site du journal Metro ! Jeudi 28 mai- 11h.

[Maxime Chattam]

Bonjour,

Pour vous prévenir : dans une heure (oui, dans juste une petite heure !), je serai sur le site du journal Metro pour un chat en ligne.
De 11h à 12h. Pour répondre à toutes les questions.
A tout à l'heure à celles et ceux qui pourront venir !

[cadice]

oh ben ça tombe mal, j'ai tellement de travail, j'suis pas sure de pouvoir me libérer!! HUM! Bon ben j'irais faire un tour sur le site d'ici 40 minutes!!

[luna]

va essayer d'être en ligne sur Metro


En principe ce lien vous amène à la page pour le chat

http://www.metrofrance.com/participez/m ... V9iDWBtXQ/

[taylor]

c'est pas gagné mais merci quand même

[BUL2savon]

Impeccable, je peux y participer également. Par contre, quelqu'un utilise déjà mon pseudo...

[cadice]

ouais moi aussi!! Tant pis, je mettrais mon prénom!

[BUL2savon]

Et moi Bubulle ...

[austen]

je ne peux hélas que regarder car ici tout chat est bloqué par notre serveur informatique pfff...

[cadice]

Un grand merci à Maxime pour ce chat riche en révélations!!

Comment ça on s'est fait repérer?

En espérant pouvoir continuer la conversation la prochaine fois!

[wapi]

zut je viens de voir le message seulement snif

[luna]

pour ceux qui n'ont pas pu participer au Chat voici ce qui s'est dit

"Chattam : Bonjour !/

annie : Quelle est l'histoire de votre dernier livre ?

Chattam : Pas facile à résumer sans en dévoiler l'intrigue... Disons que c'est l'histoire d'un couple, lui est journaliste, elle, est flic à Brooklyn et tous les deux vont mener la même enquête. Sauf que le mari le fait dans le secret car il est impliqué...

Chattam : C'est à la fois un thriller, une enquête policière et une réflexion sur le couple et la sexualité. De la pornographie underground au monde souterrain des SDF à New-York, un moyen de plonger dans nos peurs modernes./

thriller33 : Dans "In Tenebris" et "Maléfices", le mari d'Annabel disparait sans laisser de traces. Vous le faites enfin réellement vivre dans "La Promesse Des Ténèbres"? Aviez-vous déjà en tête cette histoire avec Brady lors d'"In Tenebris" et "Maléfices" ?

Chattam : Oui. L'idée de ce qui lui était arrivé m'est venue pendant l'écriture de In Tenebris. Il me fallait juste un peu de temps pour pouvoir me préparer à ce sujet !/

Spitox : La pornographie underground est une idée totalement inventée ou vous vous basez sur des faits réels ? ça fait froid dans le dos quand même...

Chattam : Faits réels ! En fait, on peut découper l'industrie porno en trois catégories : la première, fine, au sommet : le star system, avec des producteurs connus, des filles starlettes et une certaine réglementation. Ce n'est certes pas le Paradis mais c'est une industrie à peu près "propre".

Chattam : Tout en bas, il y a le monde des extrêmes, les pires pervers, c'est heureusement rare mais ça existe. Jusqu'au snuff movie qu'on pensait être un mythe urbain et qui n'en est pas un, hélas.

Chattam : Entre les deux: "l'amateur", qui n'est est pas un ! Il s'agit de groupe qui se forme et de dissoue à grande vitesse, qui tourne pour trois fois rien, caméra à l'épaule, qui fait croire que c'est de l'amateur, et qui brasse beaucoup d'argent, avec des filles rarement sous contrat de travail, et ici tous se mélange... et plus souvent le pire que le meilleur./

Reno : Comment connaisez-vous cet univers du porno, vous avez enquêté? Comment le jugez vous?

Chattam : J'ai procédé comme avant chacun de mes romans : documentation. Tout d'abord des lectures, des essais, un peu d'Internet pour élaguer (même si je me méfie toujours du Net où l'on trouve vraiment tout et n'importe quoi ! sans garantie de fiabilité !). Ensuite j'approche des spécialistes, ou des gens qui sont impliqués, j'interroge des amis dans la police pour avoir leur avis également... J'ai tenté de faire cela pour la France et les Etats-Unis pour avoir deux industries en apparence différentes./

Duncan : Avez-vous visité les souterrains de new york avant d'écrire le livre ? J'ai adoré le purgatoire !

Chattam : Oui. Première descente il y a quelques années. Je n'en suis pas revenu tout à fait le même. Envie (besoin ?) d'écrire à ce sujet, mais je ne trouvais pas l'angle. Il m'a fallu un peu de temps, et soudain cela est devenu évident : il y avait un lien à faire avec l'histoire de Brady !/

jem : Y a 'til de grande différence entre la France et les EU en la matière (l'industrie porno)?

Chattam : Pas énormément pour ce que j'en ai vu sinon les quantités d'argent brassé ! Là-bas, les budgets ne sont pas les mêmes pour ce qui est du star-system ! Ensuite, pour la frange du milieu, celle du pseudo amateurisme, j'ai eu le sentiment que c'était vraiment débridé aux USA. Probablement parce que le système social laisse beaucoup de gens en marge, et que vient un moment où certain(e)s deviennent des proies faciles pour ces prédateurs. L'immigration illégale aussi est un vivier pour ces gens./

nollo : Pourquoi cette plongée dans le monde interlope de la pornographie underground ? L'univers vous fascine t'il ou jouez vous de l'attraction ambiante pour "le porno chic" dans lequel verse en ce moment beaucoup d'écrivains ?

Chattam : Pour le coup, je ne pense pas avoir écrit sur le "porne chic" ! C'est plutôt l'envers du décors que je dévoile ! Donc je suis loin de la fascination, au contraire, je souhaitais interpeler : pourquoi un succès aussi hallucinant de cette industrie ? Pourquoi un tel tabou ? La très grande majorité des hommes voient du porno même si c'est très occasionnellement, et cela dérange de l'avouer. Cela nous renvoie à une part obscure de nous, cela pose des questions qui dérangent... Je suis toujours très intéressé par ces questions là, elles en disent bien plus que les grandes réflexions !/

Maëlle : Bonjour Maxime! En tant que lecteur, on peut avoir du mal à lire le livre d'une traite. On a souvent besoin de faire des pauses et de "reprendre pied avec la réalité" avant de s'y replonger. Comment s'est passé l'écriture du roman? Ca n'a pas été trop dur de se plonger dans ce monde si sombre?

Chattam : Parfois, c'était difficile. Parce qu'écrire c'est un travail de longue haleine, qu'il faut du temps et que ce n'est pas selon les heures du bureau, pendant la rédaction du roman, si éteignez votre ordinateur à 19h, à 21h votre tête n'est pas libre pour autant ! Le sujet vous hante encore et votre esprit est tout entier à cette histoire pendant plusieurs mois. J'avais besoin de partager mon expérience dans les sous-sols de New-York, de réfléchir à ce qu'est le porno, ses extrêmes, de poser sur la table une vision du couple, et de la décortiquer pour ce roman.

Chattam : Au fil de mes romans, je développe une réflexion sur ce qu'est l'homme, l'homo-entropius de "la Théorie Gaïa", il fallait que je passe à un moment ou un autre par dépioter le couple. Et mettre en avant les différences homme/femme, et ce qui peut les lier : la communication.

Chattam : C'est si simple à dire comme cela, mais finalement cela prend un roman tout entier pour vraiment tout poser à plat et en discuter. Mettre en avant chaque point, et entamer la réflexion.

Chattam : J'espère que c'est un livre qui pose des questions, et que le lecteur n'en ressort pas tout à fait le même qu'il était au moment de l'ouvrir./

venus : Quelles selon vous les principales différences entre les hommes et les femmes alors?

Chattam : Elles sont fondamentales ! On oublie un peu trop souvent que nous sommes le fruit d'une évolution de 3 millions d'années ! Dont 300 000 environ sous cette "forme" actuelle ou presque. Nos comportements, nos instincts se sont construits avec tout ce temps, cette expérience. Par exemple, l'amour, le grand amour comme on se plait à l'écrire... il est une invention du moyen-âge, à une époque où l'espérance de vie était de 35 ans !

Chattam : Il faut savoir que sur un point de vue biologique, l'amour ne dure que 2 ans environ. C'est le temps pour notre espèce de procréer et ensuite d'alaiter l'enfant pour que la mère et lui puisse ensuite s'en sortir sans l'assistance et la protection d'un tiers. C'est ainsi que les choses se sont faites pendant 3 millions d'années, et nous luttons pour réécrire l'histoire depuis très peu de temps, mais notre conception de l'amour sur une vie entière n'est pas compatible avec ce que nous sommes biologiquement. Elle doit donc se faire sur un plan culturel, social, donc intellectuel. C'est la lutte du corps et de l'esprit.../

jem : pour explorer le couple avez vous du sonder le votre ?

Chattam : Il y a forcèment un peu de cela, oui.../

Dalila : Vous pouvez faire à la fois référence à la mythologie grecque et à Superman dans la même phrase ou presque. Ce mélange des genres est volontaire ou est-ce que ça vous vient instinctivement ?

Chattam : C'est souvent volontaire ! J'adore mélanger les notions culturelles, montrer que les mythes anciens et modernes sont à peu de choses les mêmes, qu'il n'est souvent que question de culture de génération. Notre société se construit à travers ses icônes, ses références, et celles-ci évoluent croit-on, mais en réalité nous ne faisons que modernisé un propos, une image. Toutes ces références servent à mettre en avant cela. Je ne dis pas que l'espèce humaine stagne, mais simplement qu'elle ferait bien d'être un peu plus humble en se posant de temps en temps pour constater que nous faisons essentiellement des mises à jour. Très peu de nouveautés.

Chattam : /

venus : vous n'êtes donc pas un sentimentaliste romantique... l'amour se résume t'il à la biologie selon vous ? Et la sublimation alors, la cristallisation... Ne croyez vous pas à l'amour fou ou au grand amour?

Chattam : Je ne dis pas que je n'y crois pas. Je rappelle juste qu'il existe une réalité du corps, de l'évolution et ensuite un désir, une idée qu'on se fait de l'amour. La sublimation ou la cristallisation dont vous parlez sont des phénomènes... intellectuels !

Chattam : Je crois qu'il faut, contre le temps, contre ses instincts ancestraux, une bonne part de réflexion pour parvenir à faire vivre ce "grand amour".

Chattam : Mais au fond, si je me pose toutes ces questions, si le sujet me passionne autant, c'est parce que je suis à la fois déçu cette réalité et plein d'espoir... N'est-ce pas un moyen de trouver une réponse plus heureuse ? Avec le temps peut-être... ce temps si malfaisant.

Chattam : /

Ju : N'y a t-il pas des moments où vous vous demandez ce qu'il vous prend de décrire des choses aussi violentes? Votre écriture est très imagée. Est ce que vous ne vous faites pas peur à vous même parfois?

Chattam : Non car je ne suis pas dans la position du lecteur. Je m'explique : je pars d'une idée, d'une réflexion à développer, de messages à faire passer, ce sont les raisons d'exister du livre. De là, je cherche le meilleur moyen de lancer cette quête de sens, et souvent je passe par le biais d'atrocité qui doivent raconter quelque chose sur l'homme, sur un état mental. Les scènes "horribles" ne me viennent pas à l'esprit en cinq minutes, je pense d'abord à ce qu'elles doivent évoquer, sous entendre. De là, je trouve une idée de situation, que je travaille encore et encore jusqu'à ce qu'elle corresponde au sens que je cherche. Mais l'élaboration de scène de crime par exemple se fait sur plusieurs semaines.

Chattam : De même que la psyché d'un tueur dans un roman ne se fait pas en deux minutes. Je pars de la raison, pour trouver ce que doit être le tueur. Et ensuite je cherche à comprendre comment il a pu devenir cela. A partir de cet instant, je sais pourquoi il tue, ce qu'il est tout au fond, l'homme et l'enfant, et je peux élaborer des scènes de crime qui seront le reflet de son état d'esprit. Mais fort heureusement pour ma santé mentale, cela ne se fait pas tout seul ! /

Maëlle : Vous parlez de la théorie de l'évolution! Du coup, je voudrais revenir sur Autre-Monde. Nous sommes 3 à nous poser quelques questions... Pour reprendre une de vos idées, l'homme tel qu'on le connait aujourd'hui arriverait à la fin de son règne. Dans Autre-Monde, après la Tempête, l'évolution des enfants et l'apparition des altérations ne seraient pas les signes d'une nouvelle ère, d'une nouvelle espèce?

Chattam : Je pense connaître les trois en question !!!

Chattam : En effet, "Autre-Monde" est la réponse aux peurs soulevées dans "La théorie Gaïa". Et il est d'ailleurs "amusant" de constater que je m'adresse aux lecteurs qui ont gardé leur âme d'enfant, qui aiment les romans d'aventures, d'imaginaire, pour proposer ce que pourrait être la nouvelle ère.

Chattam : Dans "Autre-Monde", les enfants semblent les seuls à pouvoir relancer notre espèce, pas encore corrompu par un système. Après avoir décortiqué l'homme dans les romans policiers et en avoir brossé un portrait peu reluisant, en soulignant comme le "Mal" était déjà en nous depuis longtemps, cette fois je prends des enfants pour espoir, comme si finalement, il y avait peut-être un peu d'espoir, et que ce "Mal" n'est en définitive pas propre à l'homme mais plutôt à la société.

Chattam : La question est maintenant de savoir comment vont évoluer ces enfants dans "Autre-Monde", vont-ils prendre pour modèle la société de leurs parents ou en établir une nouvelle... C'est le début d'une autre réflexion que je mène en même temps que celle sur les adultes dans mes thrillers./

Tintin : Vous dites souvent que vous aimeriez vivre vos histoires. C'est aussi valable pour celle-ci?

Chattam : D'une certaine manière, je l'ai déjà vécue. Je suis descendu dans les entrailles de New-York, j'ai fréquenté tous les lieux décrits dans le roman, j'ai disséqué la sexualité selon mes capacités, me suis interrogé sur le couple, etudié l'industrie du porno y compris celle la plus glauque... bref, même si je n'ai pas toujours cherché à vivre cette histoire, d'une certaine manière c'est pourtant ce qui s'est passé./

sissi : Vous vous définissez comme un auteur commercial, qu'entendez-vous par là?

Chattam : Dans le sens ou il y a un certain succès. C'était une réponse un peu provocante, le terme juste serait "populaire". J'aime bien ce terme, je le trouve juste, même s'il est parfois galvaudé.

Chattam : /

Zorglub : Avez-vous déjà été approchés pour une adaptation de ce dernier roman au cinéma ?

Chattam : Non. Il est très noir et je crois qu'il faudrait un producteur très motivé pour parvenir à monter un projet aussi ambitieux ! Je ne pense pas que cela arrivera./

annabel : avez-vous déjà une idée du prochain livre (qui serait venue lors de l'écriture de celui-ci)? Comment trouvez-vous vos inspirations?

Chattam : En ce moment je travaille sur "Autre-Monde" 2 et 3. J'ai aussi commencé à mettre de côté de la documentation pour mes prochains thrillers depuis environ un an et demi. Cela me permet d'y réflechir, de trouver le meilleur axe narratif, d'être certain que l'histoire est la bonne, qu'elle me permettra non seulement de divertir, de provoquer des émotions fortes, mais aussi de poursuivre ma réflexion sur l'homme et notre civilisation.

Chattam : Je peux donc vous dire que le prochain thriller, se passe à Paris en 1900. Au moment ou l'industrialisation explose, que la science devient la réponse à toutes les questions de l'homme, que la religion est l'état se sépare, et qu'en même temps, les cercle ésotérique prolifèrent dans la "bonne société"... Je pense entamer la rédaction à l'automne, pour une parution en 2010 probablement (à confirmer !).

Chattam : Le thriller suivant, se situe en Europe, avec la gendarmerie en France, la Pologne... Mais là, c'est un projet à plus long terme !/

rania : La politique vous interesse t'elle? Allez vous voter aux européennes?

Chattam : Oui et oui. Difficile de critiquer un système si en même temps on refuse d'utiliser les outils à notre disposition pour le faire ! Voter, même blanc, c'est un moyen de s'exprimer. Malgrès tout ce qu'on peut penser de la politique.../

Le chat est terminé. Merci à Maxime Chattam et aux metronautes.

Chattam : Merci à vous tous d'être venus ! Au plaisir de poursuivre cette discussion au fil de nos rencontres. A bientôt.../

[cadice]

Chattam : J'espère que c'est un livre qui pose des questions, et que le lecteur n'en ressort pas tout à fait le même qu'il était au moment de l'ouvrir.

Ca pour pas en ressortir indemne, on n'en ressort pas indemne!! C'est là tout ce qui fait l'excellence du livre d'ailleurs! L'un des rares livres qui laissent une marque!

Maëlle : Vous parlez de la théorie de l'évolution! Du coup, je voudrais revenir sur Autre-Monde. Nous sommes 3 à nous poser quelques questions... Pour reprendre une de vos idées, l'homme tel qu'on le connait aujourd'hui arriverait à la fin de son règne. Dans Autre-Monde, après la Tempête, l'évolution des enfants et l'apparition des altérations ne seraient pas les signes d'une nouvelle ère, d'une nouvelle espèce?[/i]

Chattam : Je pense connaître les trois en question !!!

J'vois vraiment pas de quoi il parle!! Luna? Bul? Vous comprenez vous?

[luna]

Non, qui me parle !

Comment ça on est mono maniaque ???

ça nous laisse de quoi cogiter pour poser d'autres question le 21

[Vozrozhdenyie]

En tout cas merci pour ce moment

Et je vénère Bul2savon pour l'avoir dit dans le "où êtes-vous?"

[cadice]

Nan mais voila, on est mono maniaques, on est des malades (géniales certes mais quand même!), on associe des slogans douteux au contenu d'un livre.... pffff